Dominique Monami: "J’ai dû faire mes preuves pour être accueillie à bras ouverts"
Les premiers pas de Monami ont été un grand succès à tous les niveaux.
- Publié le 07-02-2018 à 07h39
Les premiers pas de Monami ont été un grand succès à tous les niveaux. La Fed Cup a repris des couleurs en Belgique depuis un an. Ce renouveau correspond avec l’arrivée de Dominique Monami et d’Elise Mertens. En 2017, les Belges ont battu, en déplacement, la Roumanie de Begu et Niculescu et la Russie de Vesnina, Kasatkina et Pavlyuchenkova. Ces deux très grosses performances ont définitivement sorti la Belgique d’une série sombre.
"Pour la Roumanie, je parle d’une performance. En Russie, nous avons forgé un authentique exploit."
Avant d’accepter le poste, Dominique Monami avait conscience que son équipe sortait d’une période sombre. "La Belgique était descendue dans la zone Euro, c’est-à-dire la Division 3, avec des matches qui se jouent de mercredi à dimanche contre plein d’équipes. Seule la première nation remonte."
La capitaine est arrivée quand le noyau belge s’était hissé en Division 2 à la suite des succès du duo Wickmayer-Flipkens contre la Serbie. L’équipe était hybride entre l’ancienne garde et les petites jeunes qui débarquaient.
"Je pouvais compter sur Wickmayer et Flipkens, les deux anciennes. Je voyais aussi des jeunes frapper à la porte avec Zanevska, Mertens, Bonaventure, Van Uytvanck et Mestach."
Au début de sa nouvelle mission, l’ancienne 9e joueuse mondiale a connu un coup de pouce du destin. Avant d’effectuer son premier déplacement en Roumanie, une gamine venue de Hamont-Achel remportait à la surprise générale le tournoi de Hobart. Elise Mertens venait de se faire un prénom.
Monami a vite décelé la valeur de cette pépite.
"Pour sa première sélection, je la fais jouer le deuxième jour car Yanina était anéantie physiquement par son match du samedi."
Le pari était risqué, mais gagnant. Mertens bat Begu, ce qui qualifie les Belges pour un barrage contre la Russie. "De mon côté, j’étais très nerveuse car je vivais ma première aventure comme capitaine."
Cette expérience positive à Bucarest a confirmé qu’une magie opérait à nouveau dans l’équipe, même si tout n’est pas toujours rose.
"Le job n’est pas facile. Les filles ont des personnalités différentes. Le tennis reste un sport individuel. Le groupe s’entend bien, mais j’ai dû faire mes preuves pour être accueillie à bras ouverts. Une ancienne bonne joueuse ne devient pas nécessairement une bonne coach", confie Monami, qui a engrangé quinze ans d’expérience dans le coaching mental dans les milieux du sport et des entreprises.
Elle apprécie beaucoup la présence d’Elise Mertens, la nouvelle star belge. Néanmoins, l’équipe ne se réduit pas qu’à la demi-finaliste de l’Open d’Australie. "Une fille comme Alison Van Uytvanck est trop sous-estimée. Elle n’a pas encore exploité tout son potentiel. L’équipe compte beaucoup de jeunes filles qui valent le détour. Ces jeunes ne feront que progresser dans les prochaines années."
Ce constat l’amène à une conclusion qui aurait fait rire il y a encore un an. "Un jour, peut-être, on va gagner la Fed Cup."
"On peut viser les demi-finales"
La capitaine était soulagée par les absences de Garcia et de Cornet
Samedi et dimanche, Dominique Monami tentera d’aligner les meilleures joueuses pour lui apporter les trois points synonymes de qualification pour les demi-finales. La Mertensmania a frappé en Belgique en janvier au point qu’il n’y a rien d’idiot à estimer que la Belgique partira avec les faveurs des pronostics contre la France qui est privée de Caroline Garcia et d’Alizé Cornet.
"Il y a une semaine, j’aurais confirmé ce statut mais, la semaine passée, Kristina Mladenovic a joué la finale à Saint-Pétersbourg. Elle restait sur quinze défaites d’affilée. Je l’avais vue à Melbourne. Elle était sans point de repère, mais elle servait bien. Je pense qu’Elise Mertens peut la battre, car elle retourne très bien et est solide en fond de jeu."
L’absence d’Alizé Cornet la rassure. "Je l’avais suivie à l’Open d’Australie, car elle était supposée jouer avant l’affaire des Whereabout. Je suis soulagée qu’elle ne soit pas là, car elle est une numéro 2 très solide. J’ai poussé un petit cri de victoire. Je craignais aussi un retour de Garcia, mais elle ne semble pas encore disposée à jouer pour la France."
Sans se mouiller, elle estime que chaque pays a 50 % de chance de se qualifier. Son objectif reste une qualification pour les demi-finales qui auront lieu aux USA des sœurs Williams qui devraient battre les Pays-Bas ce week-end. "On peut viser ces demi-finales. J’espère qu’on le fera, car nous en sommes capables. Nos chances sont réelles."
"Elise est incontournable"
Dominique Monami compte évidemment sur Elise Mertens pour disputer deux simples. Ensuite, elle a différents scenarii en fonction des prochains jours. "Je devrai faire des choix. Si Elise n’est pas malade ou blessée, elle jouera ses deux simples. Elle est devenue incontournable. Derrière, je devrai prendre les filles qui sont à 100 %. Il faut savoir que je prépare les 4 filles de la même manière durant toute la semaine afin de les garder toutes motivées. Elles ont toutes une chance de jouer. Cette concurrence crée la motivation."
Elle ne dévoile rien en ce qui concerne le double qui pourrait constituer le point décisif du 5e match. "Je dois les voir jouer, mais j’ai plusieurs options. En Roumanie, je pensais mettre Elise et Yanina. Comme Elise n’était pas à 100 %, je l’ai remplacée en dernière minute par Kirsten. La semaine est décisive dans mes choix."
"C’est hallucinant de voir l’évolution de son tennis en un an. Elise Mertens est plus agressive aujourd’hui. Ses défauts de début 2017 ont quasi tous disparu. Avant, son coup droit n’était pas assez bon. Je suis fière de lui avoir fait confiance l’an passé. Nous avons commencé ensemble. Je lui ai donné sa chance. Elle m’a confirmé qu’elle adorait la Fed Cup. Elle est un cadeau tombé du ciel."